Poésie digitale
Les dénominations affluent pour rendre compte de l'immixtion des machines informatiques dans le domaine de la création poétique: poésie à l'ordinateur, poésie informatique, automatique, numérique, ... ces appellations toutes partielles tentent de caractériser l'utilisation que quelques poètes font des technologies numériques. Sont ci-dessous distinguées, non exhaustivement, quelques pratiques significatives en poésie électronique.
Code poetry
Un premier mode de poésie électronique consiste précisément à laisser affleurer en surface les traces de cet autre texte qu'est le code exécutable. Ces formes d'écrits poétiques - par codes et lignes de commande symbolisés - représentent idéalement les qualités du texte électronique: opérant autant que signifiant. Le code, traité en véritable matériau textuel, s'offre ainsi à la lecture dont il construit figurativement le processus d'aperception esthétique.
Generative poetry
Dès 1950, les entreprises se sont multipliées pour faire générer par l'ordinateur un texte dont les qualités littéraires puissent rivaliser avec celles d'un texte «écrit à la main»: les stratégies varient pour confondre le jugement esthétique du lecteur, pour le méprendre sur l'origine artificielle du texte, pour le surprendre par la qualité de simulation du processus de création poétique. Mais, là où le code-poem propose à lire les instructions programmatrices d'un code virtuellement exécutable, la poésie générative donne à voir l'exécution en acte de son programme de génération. Le déplacement de focale est remarquable. Le processus opératoire en tant que tel fait œuvre, indépendamment de ce qu'il produit.
Dynamic poetry
La poésie animée tire un profit maximal de son déploiement sur un écran ou en projection luminescente. Dans le droit fil de la poésie visuelle des années '60, les créateurs en poésie animée scénarisent ainsi des séquences strophiques, où les mots mouvants émergent des profondeurs de l'écran.
Interactive poetry
La poésie interactive promeut l'intervention du lecteur dans le processus de composition, si ce n'est du poème, du moins de sa lecture du poème: le lecteur d'un poème interactif peut être amené à rassembler des données, à discriminer au sein d'un paradigme, à déclencher ou infléchir telle phase générative, telle séquence animée. Mais le lecteur est peut-être davantage encore appelé à composer sa propre relation à l'œuvre (sa lecture): lire en interaction, c'est agir sur la lecture.
Références
Liens externes
- Balpe, Jean-Pierre et Chatonsky, Grégory [2007]. Peoples. [1]
- Breeze, Mary-Anne [s.d.]. .::...:the DataH Inpho[mill]ennium:.:..:. [2]
- Piringer, Jörg [s.d.]. «Soundpoem six», digital sound visual interactive poetry etc. [3]